*27 avril* : Révolution Togolaise / Le Tourde Garde : La Mort Vous Va Si Bien
« Le peuple sera soumis si vous promouvez
des gens droits pour les placer au-dessus des
retors ; dans le cas contraire, il ne le sera point ».
Confucius, entretiens
Le paysage politique togolais est à nouveau en effervescence sous l’œil médusé et parfois amusé du peuple. Dessillé, le togolais ne se fait plus d’illusion sur les traîtres rodomontades des politiciens professionnels qui usurpent la noble mission de le représenter. Ils recommencent à se pousser du col. Verbeux et veules ils ont repris du service, les auxiliaires zélés de la dictature féroce qui régente le Togo.
La valse des légitimateurs a bien recommencé. La prise d’assaut d’un certain espace médiatique complaisant et complice est en cours. Chacun y va de son indigeste logorrhée politique. Point de surprise pour l’observateur avisé. C’est la suite logique des élections frauduleuses dont le régime a le secret. Encore et toujours, il s’agit d’organiser un hold-up électoral avec des accompagnateurs stipendiés dont la mission est de légitimer le viol de la volonté souveraine du peuple. L’élection du 22 février 2020 n’échappe pas à la règle. Une seule différence toutefois : la farouche résistance de Monseigneur Kpodjro et de la dynamique qui porte son nom (DMK) qui a différé l’exécution d’une chorégraphie mortifère réglée comme du papier à musique entre une certaine opposition alimentaire et la dictature militaire à façade civile.
Souvenez-vous de la sortie de M. Fabre dès le lendemain de l’assaut sur le domicile de M. Agbéyomé. Il réclamait déjà la tenue d’un dialogue entre tous les fils de la nation. La feuille de route était tracée en étroite concertation avec Lomé 2. Tous les ingrédients d’une légitimation étaient en place. Presque tous. La fermeté de M. Agbéyomé Kodjo à défendre sa victoire a profondément perturbé les fossoyeurs de la république.
Il était dès lors clair que les acteurs du drame togolais ne pouvaient pas reconnaître l’éclatante victoire de la DMK et de son candidat, car alors ils ne pourraient plus légitimer leur véritable mandant, M. Faure Gnassingbé. Comment auraient-ils pu articuler comme ils le font à présent la demande d’un dialogue avec le pouvoir avec pour seul horizon sa légitimation ? Reconnaître la victoire de la DMK revenait ipso facto à attester le vol dont le chef d’État sortant s’est rendu coupable. Dialogue-t-on avec un voleur ?
Le peuple ulcéré par ce énième hold-up électoral s’est replié dans un silence bruissant de menace qui a repoussé les partis « collabos » dans leurs retranchements. Attentistes, ils étaient à l’affût de la moindre occasion pour réaliser leur forfait. C’est d’abord M. Antoine Folly qui fût envoyé en poisson-pilote prendre le pouls de l’opinion. A la suite du conseil de son parti, ce collaborateur zélé du régime proposera la reconstruction de l’opposition pour les combats futurs et une forme de dialogue national avec les autorités illégitimes. Le peu d’écho rencontré par le tour de piste persuada cette engeance de « malfaiteurs » que le fruit n’était pas encore mûr. Il en faut plus. Fabre et son ANC vont devoir s’y coller. C’est fait depuis leur conseil national. Et manifestement la mayonnaise a du mal à prendre. L’opinion n’est plus réceptive aux thèses d’un parti qu’elle sait opposé à sa libération.
Les vampires sortent à la nuit tombée. C’est bien connu. Le régime de Lomé va se charger de créer l’obscurité nécessaire à leur forfait et fournir l’alibi de la sortie du honteux silence complice. Il faut frapper fort. Ce serait le rocambolesque kidnapping de M. Gérard Djossou. Très vite on se rendit compte que ce n’était pas suffisant pour ébranler l’opinion. Lomé 2 devra frapper encore plus fort. Madame Adjamagbo-Johnson sera un morceau de choix. Elle a une envergure qui va bien au-delà du Togo. C’est une figure importante de la DMK. Les tartuffes peuvent dès lors faire irruption sur l’espace médiatique à travers des communiqués d’indignation factices. L’autocrate accentue la décapitation de la DMK tout en puni…Lire la suite sur 27 avril