*27 avril* : Bénin -Togo… La Fabrique Française
Faure Gnassingbé arrive à Paris en se cachant de l’essentiel de ses compatriotes : la diaspora. Le programme bâti est double ; des lieux trompeurs et des heures fictives sur un avis et un plan de séjour vrai sur l’autre. C’est ça la triste réalité du drame togolais exacerbé par une France prise au piège de la dictature togolaise qui est devenue financièrement rentable à certains de ses officiels. Une France officielle toujours prête à faire le commerce des indulgences avec le Togo qui reste une base arrière des coups tordus vers la démocratie du Bénin voisin.
La chose est tellement fascinante qu’il faut s’y arrêter, pour peu que la politique demeure l’art de la conduite bonne des affaires de la cité. Et c’est le cas au Bénin. Le Bénin démocratique et non moins le pays des pagayeurs patentés, n’a pas que des amis… Et puisqu’il s’agit du Bénin, il ne peut qu’être question du Togo. Parlons alors de la fabrique de la déstabilisation d’une jeune démocratie d’un côté, et de l’orchestration d’une dictature sanglante de l’autre côté par la même France depuis des décennies.
Soyons clairs… Nous parlons de Démocratie à laquelle tout le monde n’est pas éligible. Au Togo voisin, par exemple : vous sortez pour manifester votre humeur sur quelque chose de politique, ce n’est pas compliqué, on vous tue par dizaines, et ça s’arrête là. Le Togo est une dictature féroce ; l’armée est clanique et au seul service du prince régnant qui s’est d’ailleurs installé au prix de centaines de vies humaines en février-avril 2005, à la mort de son père Gnassingbé Eyadema.
Le Bénin demeure une Démocratie normale en évolution, et avec une armée républicaine. Mais une démocratie qui a besoin d’assainissement et de certaines adaptations cardinales pour garantir les résultats de son développement ; une Démocratie en mutation par empressement d’un chef d’État ambitieux, Patrice Talon.
C’est parfaitement dans cette volonté d’ajustement et de transformation de la Démocratie au Bénin que se situe Patrice Talon. Au départ, l’homme voulait reformer et assigner un seul mandat au Président de la République, lui-même Patrice Talon y compris. Ses adversaires aidant, le peuple béninois lui a dit Niet! Mais toujours décidé à marquer son passage du sceau de la transformation, le président Talon a conservé intacte la durée des mandats présidentiels tout en mettant en œuvre le reste des réformes politiques. En soi, un dépareillage stratégique et une faiblesse achilienne de ses réformes politiques.
Quelles que soient les bonnes intentions d’Achille, le bénin Talon demeure son point faible, même s’il s’appelle Patrice. Bénin et mignon, ce péché de réformes demeure relativement anodin face aux résultats énormes et gargantuesques du premier mandat de la présidence de Patrice Talon sur les plans socio-économiques.
Un bâtisseur pressé à faiblesse d’Achille…
La vraie faiblesse de Patrice Talon est de ne pas appartenir à la ligue de la FrançAfrique qui se croit en droit et en mission de : posséder et de néocoloniser tous les pays francophones d’Afrique avant de conquérir le reste du continent. La fabrique d’un Patrice Talon dictateur prend essentiellement appui sur cette rigide insoumission du président béninois à la mafia politico-économique de la FrançAfrique.
Sous tous les prétextes, afin de justifier la déstabilisation programmée, diverses allégations ont ainsi pu être trouvées, inventées et entretenues : la fermeture aux intérêts français, la restitution des biens culturels, l’élection présidentielle prévue pour le 11 avril 2021 après la fin officielle du mandat commencé le 6 avril 2016, etc. Tout est devenu prétexte pour déstabiliser le Bénin de l’audacieux et insoumis Talon.
Les adversaires de Patrice Talon qui vont de Lomé à Paris, essentiellement, en passant par Abidjan, Abuja, Accra, Dakar et autres capitales de pays françafricanisés ont tout fait pour déstabiliser le pouvoir de Cotonou. Les plus cocasses de ces plans de déstabilisation étant l’ancien ambassadeur de France au Togo, Marc Vizy, affecté au Benin et la maîtresse de Faure Gnassingbé, Reckya Madougou, devenue candidate aux gros moyens togolais à la présidentielle béninoise de 2021, avant d’être évincée de la liste des prétendants à la haute gouverne du Bénin.
Cette vaine tentative de déstabilisation avait une dernière fenêtre d’opportunité : le soulèvement du mardi 6 avril 2021, jour de fin de mandat officiel de Patrice Talon. Tout fut mis en œuvre à cet effet jusqu’aux discrètes cellules de crise dans plus qu’une capitale. Trouver des mécontents dans un pays comme le Bénin et les faires rallier la rue, pour des saccages de certains biens publics et privés, n’est pas la chose la plus difficile à manigancer au Bénin.
Aux premières nouvelles parvenues de Cotonou, certains ne prédisaient pas un aboutissement heureux au coup de force manifeste contre Talon : « (…) Quant à nous, tout va bien… Tout est réduit au silence (et maîtrisé) par-ci par-là dans le pays… Merci infiniment d’être préoccupé des conditions au Bénin » De Cotonou, les dépêches des principales agences de presse ne voyaient pas de grands dangers au pouvoir de Patrice Talon, devant des assauts conjugués de certains de ses adversaires, acharnés, dont l’ancien président Thomas Boni Yayi et son ancien ministre Komi Kountchè en exil. Il a donc fallu des jours pour que l’on dénombre un seul décès. Au Togo voisin, on en aurait déjà compté des dizaines…
Il ne pouvait en être autrement : malgré certains de ses travers, la Démocratie est plus forte que la dictature. Patrice Talon lui-même en était conscient, suffisamment pour que son dernier discours sur l’État du Bénin en établisse le large constat : « L’Unité nationale, notre Unité, qui nous caractérise depuis fort longtemps déjà, demeure aujourd’hui encore un acquis intangible …Lire la suite sur 27 avril