*27 avril* : Togo : La vaine tentative de reconversion d’une dictature
Quand on parle du Togo, plus rien ne nous étonne. C’est alors sportivement que nous accueillons la spectaculaire tentative de revirement de notre pays de son rôle séculaire de suppôt des occidentaux dans la sous-région, à un certain panafricanisme. Panafricanisme de circonstance, oui. L’analyse que nous posons ici par rapport aux gesticulations du Togo est la preuve que le RPT, Rassemblement du Peuple Togolais, à sa naissance en 1969, n’est assis sur aucune idéologie politique. Idéologie, elle n’en a pas. Après le RPT est venue UNIR, Union pour la République, elle aussi n’a pas d’idéologie politique. Un changement d’idéologie politique est fondamental dans la vie d’un regroupement politique. Un tel changement qui doit influencer la dénomination de la formation politique nécessite normalement un congrès. Ceci implique donc un congrès afin de changer les orientations. Tout ceci n’est pas fait, donc le RPT et UNIR n’ont tout simplement pas d’idéologie. D’ailleurs une dictature militaire a-t-elle besoin de tout ceci ? Un régime vide d’idéologie peut donc saisir toutes les opportunités de mutation, sauf qu’ici la tentative est plus que vaine. C’est ce que démontre une telle démarche qui veut faire de la dictature togolaise un chantre du panafricanisme. Nous attendons encore beaucoup d’efforts à monsieur Faure Gnassingbé et sa diplomatie afin de revoir certaines de nos analyses qui, jusqu’ici, collent si bien à la face de la dictature comme un nez sur le visage.
Il y a peu, en démontrant le rôle néfaste de la France contre les pays africains et l’instrumentalisation qu’elle fait du terrorisme au Sahel, nous publions un titre : Travail de Sisyphe du Sahel contre le terrorisme; « Togo, le variant Français de l’Afrique ». C’était seulement le 21 octobre 2021. « Tout change, tout évolue, seuls les imbéciles ne changent pas », a chanté Alpha Blondi. Nous voudrions bien croire que notre pays veut changer depuis les sorties diplomatiques répétées à l’emporte-pièce du ministre togolais des affaires étrangères, Monsieur diplomatie du Togo. Le rôle du Togo aux côtés et aux chevets de la transition malienne et surtout le dernier discours de Robert Dussey à la tribune des Nations Unies, il y a de quoi s’étonner en situation normale. Le pays de Gnassingbé Eyadema a donc changé, semble-t-il. Sauf que nous avons encore des raisons d’en douter. En dictature, l’oppression aidant, si les discours suffisent pour discipliner l’opinion en interne et décréter les changements. Mais en externe, il en faut plus, en politique on ne devient pas ce qu’on n’est pas par un tour de magie, il faut des actes concrets. Ce qui marche au pays en dictature, ne marche pas forcement à l’extérieur du moment où il y a toujours existé un drastique déphasage entre les actes et les discours servis. C’est une volte-face que l’opinion internationale constate de la part des autorités togolaises, qui depuis un temps, servent de sapeurs-pompiers auprès des frères Maliens. Les Maliens ploient sous les frondes répétées de la CEDEAO.
La CEDEAO, c’est le parrain et sous fifre France-Africain qui a été obligé à plusieurs reprises de manger son totem pour que le pouvoir de Monsieur Faure Gnassingbé soit. Sans les louches et criminels ‘‘bons offices’’ de ce syndicat de chefs d’Etat, la dictature Faure et comparses appartiendraient déjà à l’histoire. Faure Gnassingbé et son régime au Togo, c’est la volonté maladive de s’arc-bouter au pouvoir. A cela, on peut ajouter une hargne, encore d’actualité, contre toute politique panafricaniste au pays. Qu’il nous soit donc permis de douter de certains discours, soient-ils prononcés à la Tribune des Nations Unies. Toute survie politique nécessite des mutations, mais si la ruse vaut une mutation dans une dictature, hors de la dictature, en milieux où les questionnements sont permis, où existent des intellectuels réfléchis, où on juge le présent à l’aune des actes passés, il faut bien plus qu’une simple ruse pour convaincre. La France est en train de perdre pieds en Afrique, ceci n’est plus un mystère. Elle s’est, depuis l’indépendance, servie du Togo comme laboratoire de toutes les hideuses expériences contre l’Afrique : Togo premier coup d’Etat Françafricain, Togo première monarchie aux couleurs de la dictature, Togo le plus vieux régime Françafricain de père en fils, Togo plaque tournante des trafics, Togo base arrière de la France pour déstabiliser les régimes, la liste des rôles que le Togo joue pour la France est grande. Le Togo est un pays cobaye avec lequel la France réussit ses premières expériences africaines avant de les implémenter ailleurs. Les sources introduites nous renseignent que présentement, Monsieur Faure Gnassingbé, en a marre de la France. Semble-t-il qu’il vient de découvrir que cette métropole a gâté l’image de son Papa Gnassingbé Eyadema en se servant de lui contre les intérêts de l’Afrique et pour ceux de la France. Le fils, Faure Gnassingbé, veut signer la fin de cette lune de miel. Le mécanisme Françafricain, ou de son silence, ou de sa participation active, ou de ses réseaux-franco-africains à peine voilés, a permis, à Faure Gnassingbé d’hériter des 38 ans de pouvoir de son père. Avant le fils, le père aussi devait sa longévité politique à ces mêmes réseaux. Monsieur Faure s’en est servi pour faire un premier, un second, un troisième et enfin un quatrième mandat, il est assez solide désormais et ne veut plus de la France. C’est l’affaire de deux bourreaux qui se battent. Longtemps à l’aise avec ce pays qui est subitement devenu un ogre à détester, la bonne santé de la politique internationale à Lomé II se mesurait aux capacités du monarque réélu à se faire recevoir à l’Élysée. Voici un hôpital qui se moque éperdument de la charité. Et l’allégorie du chameau et de son voisin le dromadaire du premier ministre malien à son historique discours panafricain des Nations-Unies aurait aussi pu servir pour illustrer l’actuel rapport Togo-France.
Oui, l’opinion publique africaine n’est plus pro-française surtout en pays francophones, la francophobie grandit. Certes, les nègres de la maison, pour des pécules et la peur de se retrouver devant des faits accomplis continuent de ramer à contre-courant pour démontrer que la France a fait un bail à vie sur les pays africains et que tout panafricanisme est un leurre. Ils sont convaincus que le blanc est de loin supérieur au noir, que ce que les panafricains font est une vaine tentative de libération. Ils ne veulent pas entendre parler du panafricanisme sur les réseaux sociaux dont ils raffolent. C’est leur droit, sauf que ces punaises entre deux touches de claviers, auront toutes les peines du monde à nous prouver qu’ils sont plus intelligents et clairvoyants que les Maliens qui sont sortis dire bonne arrivée à leur premier ministre pour son discours aux Nations Unies. Oui ce discours, ils trouveront toujours à redire, c’est aussi la démocratie. Ils sont présents, tantôt visiblement, tantôt derrière les rideaux sur les différents réseaux sociaux où ils râlent pour la survie de la France, ils ne supportent pas qu’on parle de la fin de la France. Une analyse avertie peut se poser quelques questions du revirement du Togo contre la France et son attachement subi pour un certains panafricanisme. Survivre en politique, c’est savoir saisir les opportunités. La dictature ne veut pas mourir avec son parrain Français, il faut bien des opérations de sauvetage. Mieux, en voulant se sauver du naufrage avec la France, s’il est possible de faire d’une pierre deux coups en s’ouvrant au même moment de nouveaux horizons qui portent les germes des longs règnes, Faure Gnassingbé et sa bande ne vont pas se faire prier. Les relations séculaires entre le Togo et la France crèvent les yeux. La dictature sait que tout le monde entier le sait bien. Alors, s’il est possible au Togo de s’approcher de la Russie en se cachant derrière le Mali, pourquoi pas. Pour manger à la table d’une nourrice, il faut bien apprendre à prendre soins des nouveau-nés. C’est dans ce cadre qu’on doit comprendre cette tentative de revirement? Le Togo est devenue tout d’un coup un Etat qui n’est plus prêt à obéir à quelque puissance que ce soit. Voici un nouveau discours qui se relaie à coup de ‘‘tweets’’ et autres occasions. Oui, sauf que, le Mali n’a pas embrassé la Russie pour se protéger d’une quelconque longévité au pouvoir. Les responsables de la transition dans ce pays sont en quête d’un partenaire pour lutter contre un terrorisme qui n’a pas encore fini de s’ap…Lire la suite sur 27 avril