*LomeGraph* : [Exclusif] Arbitrage féminin au Togo : Gildas KANNI, une arbitre qui fait parler d’elle au-delà des pelouses
L’arbitrage féminin au Togo a le vent en poupe. Parmi, les brillantes sportives qui composent l’équipe des arbitres, figure Gildas KANNI. La comptable de l’Agence de communication Sigma Corporation prend très au sérieux ses fonctions d’arbitre, même en dehors des pelouses. C’est-à-dire, des matchs qu’elle officie. L’arbitre au grade de fédéral a accordé une interview exclusive à la rédaction de « Lomégraph ».
Lomégraph : Bonjour Madame, vous exercez en tant qu’arbitre en dehors de votre activité principale. Dites-nous ce que l’arbitrage représente pour vous ?
L’arbitrage est comme mon « violon dingue ». C’est une passion. Cela représente beaucoup pour moi. Je ne vais pas dire que si je ne fais cela, je ne vais pas vivre. Je l’exerce parce que j’aime le faire. C’est un métier qui éduque. Il change notre manière d’être, parce qu’il faut être véridique. Par exemple, il faut contrôler tout ce que tu fais ou encore te faire respecter en respectant les autres.
Gildas Kanni : Comment êtes-vous entrée dans l’univers de l’arbitrage féminin au Togo ?
Je suis entrée en arbitrage en 2014 par le biais d’un ami arbitre. D’abord, j’aime beaucoup le sport. En me voyant courir, il a été ébahi et m’a demandé si j’étais intéressée par l’arbitrage. Ce qui me plait en arbitrage féminin au Togo, c’est la pratique intense du sport. L’arbitrage nécessite une forte condition physique, c’est d’ailleurs la base de la discipline.
Tu peux bien maitriser les règles théoriques, mais si tu n’es pas physiquement en forme, tu ne pourras pas courir comme les joueurs et être au même niveau que le ballon sur le terrain. Je suis donc entrée en arbitrage parce que j’aime courir et cela me permet d’être en bonne santé.
J’ai été formée au centre de formation des arbitres à l’Université de Lomé. Il y a aussi des commissions régionales et des arbitres ainsi que des districts pour les formations sur l’ensemble du territoire.
Parlez-nous un peu de votre parcours en arbitrage féminin au Togo ?
J’ai commencé en tant qu’arbitre élève. Pour apprendre, on suit les matchs et on étudie les règles du jeu du football. Ce sont ces lois qui sont appliquées à travers le monde. Ces lois sont éditées par l’International Football Association Board (IFAB) et subissent annuellement des modifications.
Pendant qu’on étudie, on passe les examens pour obtenir des grades, qui sont principalement à quatre niveaux. Il y a le grade district, de ligue, fédéral et FIFA, le plus élevé. Il faut reconnaitre que c’est un long parcours et il faut s’armer de beaucoup de courage. Actuellement, je suis fédéral, et je vise le grade FIFA.
Vous exercez aussi en tant que comptable à Sigma Corporation. Comment arrivez-vous à concilier les deux fonctions ?
J’arrive facilement à concilier ces deux fonctions. L’activité principale, c’est la comptabilité et l’arbitrage vient en second plan, puisque que c’est juste une passion. Il est difficile de se dire qu’on va faire une longue carrière en arbitrage, parce qu’on ne peut pas demeurer éternellement jeune et avoir la force physique.
À un moment, on sera appelé à raccrocher parce que l’organisme même ne pourra plus répondre. Mais la comptabilité, c’est ce que j’ai appris. J’ai eu une formation de gestionnaire-comptable, d’où mon emploi à Sigma Corporation. Parallèlement, j’exerce un autre de mes talents.
Est-ce qu’il arrive qu’une des fonctions influence l’autre ?
Je ne dirai pas que l’une influence l’autre. Il faut reconnaitre que l’arbitrage demande beaucoup de temps. C’est un sacrifice, puisqu’il faut s’entrainer et apprendre chaque jour. Je ne peux pas aussi aisément affirmer que l’un est plus important que l’autre.
En comptabilité, il faut être véridique, rapporter les vrais chiffres et c’est les mêmes principes en arbitrage. C’est l’arbitre qui apprécie le jeu. Il faudrait donc qu’il applique strictement la loi, en étant totalement impartial. Du côté de la comptabilité, on peut utiliser la rigueur qu’il y a au niveau de l’arbitrage, parce qu’il faut être rigoureux, véridique.
Partagez avec nous les temps forts de votre carrière en tant qu’arbitre ?
Les temps forts sont généralement les finales que nous officions souvent. Or, ce n’est pas aussi facile d’avoir l’opportunité. On fait un tournoi et à la fin vous êtes désigné pour faire ce match ; c’est qu’on t’a vraiment fait confiance.
En dehors des matchs finaux, ce qui m’a aussi marqué c’est le fait qu’en arbitrage féminin au Togo et en général, il n’y a pas de distinguo entre les sexes. Les femmes et les hommes sont soumis au même traitement. En arbitrage, il n’y a pas question de genre.
Les femmes officient des matchs des hommes et vice-versa. Sur le plan arbitral, on n’oublie que la femme est une femme. C’est un métier qu’on doit exercer avec volonté et passion pour qu’on puisse parfaitement assurer.
Aussi, en arbitrage, il n’y a pas de petits matchs, même si c’est entre collègues ou amis au quartier. Toutes les rencontres footballistiques sont de grands matchs. C’est une seule loi qui est appliquée et il faut la respecter. C’était un privilège pour moi d’officier le match du 1er mai, disputé entre collègues à Sigma Corporation.
En arbitrage féminin au Togo, y a-t-il des difficultés auxquelles vous êtes confrontées ?
En tant que femme, il faut avoir la tête dure pour avancer an arbitrage. Ce n’est pas facile d’avoir une condition physique impeccable. Cela nécessite d’énormes efforts et il faut avoir le mental fort pour supporter les coups de la fatigue.
Ce n’est pas facile pour la gente féminine. On compte les femmes sur le bout des doigts, parmi les hommes qui se disent d’ailleurs que nous venons arracher leur place. Ils ne nous laissent pas prendre la place facilement et il faut lutter pour mérit…Lire la suite sur LomeGraph