*Republic Of Togo* : Activisme extérieur
Le chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey, effectue une première visite officielle de 48h en Turquie, signe d’un rapprochement entre les deux pays.
En conflit avec certains de ses voisins, la Turquie intensifie ses échanges commerciaux et diplomatiques avec l’Afrique. La conquête des marchés dans des pays aux équilibres alimentaires fragiles est un des axes majeurs de la stratégie d’influence turque sur la scène internationale.
La Turquie a toujours été une grande puissance. C’est aujourd’hui la 19e économie mondiale, forte de 84 millions d’habitants, dont un quart âgé de moins de quinze ans et où les actifs sont pour la plupart bien formés.
Un pays, membre du G20 et de l’Otan, où la classe moyenne s’est développée au cours des deux premières décennies de ce siècle, durant lesquelles un homme, Recep Tayyip Erdogan, a su conquérir de nombreux pouvoirs.
Le président turc, symbole d’une époque marquée par le réveil des nationalismes, ne cherche pas uniquement à contrôler les dynamiques à l’œuvre au sein de son pays.
D’ailleurs, plus les difficultés se précisent sur le plan intérieur (société divisée, indicateurs économiques préoccupants), plus l’activisme extérieur s’intensifie.
La Turquie avait autrefois théorisé le concept du zéro problème avec les voisins. Elle se trouve en conflit avec tous ou presque.
Ankara s’est ingérée dans les guerres en Syrie, en Libye, en Azerbaïdjan.
Son ancrage à Chypre-Nord, depuis 1974, reste un point de tension majeure avec l’Union européenne, dont la Turquie s’éloigne ostensiblement.
Au Moyen-Orient, Erdogan bute sur l’hostilité de la plupart des Etats. Mais une alliance se dessine avec le Qatar, pays qui partage avec la Turquie une hostilité à l’égard de l’Arabie saoudite et d’autres monarchies de la région. Ankara tente depuis quelques jours d’apaiser ses relations avec l’Egypte. Les relations sont toujours exécrables avec Israël.
Peu commentée, la stratégie turque vers l’Afrique mérite pourtant l’attention. Le président Erdogan s’y déplace fréquemment. Les investissements se multiplient et les entreprises turques participent à certains grands chantiers d’infrastructure comme les barrages hydrauliques.
Un forum d’affaires Turquie-Afrique a été initié en 2016 à Istanbul, ville où s’est organisée la seconde édition en 2018. En raison des circonstances sanitaires, ce forum bisannuel s’est tenu en ligne les 8 et 9 octobre 2020, mais le pouvoir turc espère rassembler les décideurs, entrepreneurs et coopérants de son pays avec leurs homologues africains en 2022.
Comme toutes les nations ambitieuses de ce monde, la Turquie sait que les marchés africains sont en plein essor et que ce continent constitue un réservoir de croissance à moyen-long terme.
Cela vaut aussi pour le rayonnement de l’islam, car la politique africaine turque ne saurait être examinée sans la variable religieuse.
Le pays étend par ailleurs sa coopération dans le domaine éducatif, pour endiguer le réseau des écoles financé par le mouvement de Fethullah Gülen (accusé d’être à l’origine du coup d’Etat manqué contre le président turc en 2016), mais également car il mise sur ces secteurs socioculturels à même de traverser les années.
Au Togo, une école g…Lire la suite sur Republic Of Togo