*Savoir News* : Élections législatives/Régionales au Togo : La DMK (opposition) dévoile sa position
Les responsables de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK), ont enfin dévoilé ce vendredi, la position ce regroupement – de sept partis politiques de l’opposition et de sept organisation de la société civile – quant à sa participation ou non, aux prochaines élections législatives et régionales. Ces deux scrutins auront lieu cette année, mais aucune date n’a encore été fixée.
Plusieurs fois interpellés par la presse, les responsables de ce regroupement ont toujours promis dévoiler le « secret » la fin du mois de mars. Face à la presse ce vendredi, Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson (Coordinatrice de la DMK) et ses collègues ont lâché le morceau.
Voici l’intégralité de la déclaration lue, lors de cette conférence de presse
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Chers militants et sympathisants de la DMK,
Peuple Togolais de l’intérieur et de l’extérieur,
Les sept partis politiques et les sept organisations de la société civile, membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) vous saluent chaleureusement et vous souhaitent la bienvenue à ce rendez-vous fixé depuis quelques mois déjà.
En effet, face aux incessantes interpellations des membres de la conférence des présidents de la DMK, sur l’éventualité de sa participation aux prochaines élections législatives et ou régionales, nous avions toujours indiqué ce jour du 31 mars 2023 pour situer l’opinion nationale et internationale sur cette question cruciale dans la vie politique de notre pays.
Le moment est donc venu de vous donner un éclairage sur la position de notre mouvement citoyen.
I-Les élections régionales
Au sujet des élections régionales que prévoit d’organiser le gouvernement de Monsieur Faure Gnassingbé, la DMK n’y trouve aucune opportunité, aucune urgence dès lors que la feuille de route issue du séminaire national sur la décentralisation, organisé en 2016 à Lomé, à l’Hôtel Sarakawa, n’est pas respectée, et que les communes ont de la peine à assumer leurs missions, en raison des multiples entraves administratives, du déficit de moyens financiers et d’équipements.
La démarche du régime visant à faire émerger un Senat relève de la diversion, de la manipulation politique, du clientélisme, et surtout du désir morbide d’offrir le statut de sénateur à vie, et un brevet d’impunité à certains citoyens, malgré tous les délits et crimes présumés dont ils se seraient rendus coupables après une gouvernance au long cours, marquée par des actes délictueux et criminels jamais élucidés.
Le pays traverse une grave crise et le bon sens voudrait que les allocations budgétaires que nécessitera cette institution budgétivore aux résultats incertains, soient allouées à d’autres secteurs essentiels et directement liés à la vie des populations vivant dans une précarité extrême.
La DMK estime que le gouvernement de Monsieur Faure Gnassingbé s’entête à vider le processus de décentralisation de sa substance en instrumentalisant les institutions décentralisées à des fins de conservation du pouvoir d’Etat.
Dans ces conditions, adhérer à ce processus, alors que nos 117 communes manquent de liberté réelle d’action et des moyens financiers et matériels adéquats pour se développer, est un leurre et une manière de cautionner l’esbroufe du régime en place, pour abuser la bonne foi du peuple togolais, éternel martyr d’une gouvernance clivante au bénéfice d’une minorité prédatrice sans foi ni loi.
Il devient donc exigeant qu’une discussion franche et sincère soit menée pour évaluer la situation de nos communes et prendre les mesures adéquates pour performer leur mission, afin qu’elles jouent pleinement leur rôle de catalyseur de développement à la base, avant d’envisager la poursuite de la politique de décentralisation de notre pays.
II- Les élections législatives
Quant aux élections législatives qui sont aussi annoncées avant la fin de cette année et qui répondent à un agenda républicain, la DMK exige qu’un accord soit trouvé pour une issue du contentieux électoral qui perdure depuis 2020 à ce jour. Cet accord doit déboucher sur la refonte de la gouvernance électorale et la mise en place d’une charte démocratique qui garantit l’éthique, la transparence électorale, et la sécurité des candidats avant, pendant et après les scrutins.
Le drame inédit de l’élection présidentielle du 22.02.2020 continue de traumatiser les togolais, qui n’ont aucune confiance dans les processus électoraux conduits par le régime RPT/UNIR.
La communauté internationale représentée au Togo par leurs ambassades aurait pu aider à garantir la transparence et le bon aboutissement du dernier processus électoral. Malheureusement et contre toute attente, elle a tout simplement abandonné le peuple togolais en rase campagne en se murant dans un silence incompréhensible au moment où le peuple avait le plus besoin des forces neutres pouvant défendre les valeurs de démocratie et de vérité des urnes dans le cadre de la gestion de la crise post-électorale.
L’exigence du peuple est connue et clairement exprimée depuis plusieurs décennies et encore réaffirmée dans les urnes le 22 février 2020 par le vote massif pour l’alternance au sommet de l’Etat. Les forces impérialistes et prédatrices de notre pays et le RPT Unir qui leur sert de valets locaux, en complicité avec certains acteurs politiques intéressés, ont encore plombé pour l’instant cette échéance.
Le peuple Togolais et la DMK sont donc dans la résistance contre ce énième hold-up électoral et cherchent à récupérer cette victoire.
Par ailleurs, les préoccupations quotidiennes des Togolaises et des Togolais sont suffisamment graves et concernent:
La lutte contre la vie chère;
Le manque d’emploi pour la jeunesse, complètement désorientée et encline à l’immigration; L’impunité dont jouissent les auteurs des nombreux cas avérés de crimes économiques et dont les derniers en date sont le pétrole gate et le Covid gate qui continuent de défrayer la chronique;
Les atteintes aux libertés publiques et d’expression avec leurs corollaires que sont la poursuite judiciaire doublée de tentative d’anéantissement des journalistes. Sur ce registre, on peut citer les cas de Ferdinand AYITE, Isidore KOUWONOU et feu Joël EGAH qui en indignent plus d’un. Ce constat est corroboré par les derniers rapports du Département d’Etat des Etats Unis et d’Amnesty Internationale.
• Le cadavre de Toussaint Bitala MADJOULBA qui continue son séjour indigne et anormal dans le placard des dirigeants illégitimes de notre pays;
• La centaine de détenus politiques qui croupissent dans les geôles du régime;
L’exil des premiers responsables de la DMK, Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, qui a eu 93 ans hier jeudi 30 mars, et du Docteur Agbéyomé Kodjo candidat de la DMK à l’élection présidentielle de 2020 déclaré deuxième, selon les résultats officiels contestés
Les attaques terroristes répétées dont sont victimes nos populations dans la région des savanes Etc….
La conduite à pas de charge d’un processus électoral non inclusif y compris de la première force d’opposition déclarée par le régime lui-même, et opaque, dans lequel on annonce régulièrement des étapes franchies par une Commission Électorale Indépendante (CENI) acquise au régime:
Alors, la question ultime et fondamentale à se poser est de savoir si raisonnablement et dans ces conditions, le peuple serait encore prêt à aller aux élections législatives aux côtés de la DMK ? La réponse nous parait celle-ci nous sommes des républicains et attachés aux principes qui promeuvent un fonctionnement régulier des institutions de l’Etat. Néanmoins, il y a lieu de trouver des réponses idoines pour un apaisement social, la confiance dans le processus, et des garanties de sécurité, à tous les acteurs.
III- Pour un apaisement social et des élections inclusives et transparentes
Le peuple attend de la part du régime des mesures urgentes, qui au demeurant nous paraissent aisées à prendre à savoir:
1/ Le retour sans condition du patriarche de la nation Mgr Kpodzro et de son assistant, et du President démocratiquement élu, Dr. Agbéyome KODJO, dès lors que Varrêt n’ECW/CCI/JUD/11/2022 du 24 mars 2022 de la Cour de Justice de la CEDEAO, désavoue la procédure judiciaire du ministère public contre eux et condamne l’Etat togolais. Par ailleurs des garanties de sécurité doivent être prises, pour le retour de tous les exilés politiques,
2/ La libération des prisonniers politiques, car si Faure Gnassingbé peut contribuer à libérer les 49 militaires ivoiriens présumés impliqués dans des affaires criminelles contre l’Etat malien, il est aisé pour lui d’élargir ses propres concitoyens qui n’ont usé que de leurs droits constitutionnels, la liberté d’expression, et le droit de contester;
3/ La sécurisation de tout le territoire national, notamment les préfectures de Kpendjal et de Kpendjal ouest dans la région des Savanes, et assurer la libre circulation de tous les candidats.
La réalisation de ces conditions sociales politiques, et inclusives doit donc pr…Lire la suite sur Savoir News