*27 avril* : Togo, Pétrolegate et effets collatéraux : Les Adjakly devant la justice, un compte pour les ressources du poste « mécanisme d’ajustement »…
L’avocat Eric Sossah a vociféré, tempêté, argumenté, enfariné des auditeurs, mais il suffit de parcourir les recommandations du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) pour réaliser qu’il ne fait plus bon de s’appeler Adjakly, ni d’être éclaboussé par le scandale pétrolier. Non seulement les mis en cause sont sommés de rembourser, de justifier, mais aussi et surtout ils devront répondre devant la justice des faits de détournement.
S’il est une recommandation qui saute aux yeux, c’est bien la dernière. « Le ministre chargé du Commerce, président du CSFPPP, doit révoquer MM. Adjakly Francis Sossah, Adjakly Fabrice Affatsawo et Kondo-Comlan Koffi Ononh-Nofoumi et les mettre à la disposition de la justice ». Qui l’eût cru ? Mais les plus hautes autorités du CSFPPP se plieront-elles aux recommandations de l’inspection générale des finances ? Une chose est sûre, il leur est demandé de « soumettre dans un bref délai, un plan d’actions élaboré à cet effet ».
A défaut, la recommandation N°20 demande au ministre chargé du commerce, président du CSFPPP de faire usage de la force publique pour contraindre les acteurs concernés à fournir les informations demandées et à « engager des poursuites pénales contre ces responsables pour détournement des biens appartenant à la République togolaise ».
Ceux qui, hier, donnaient l’impression de ne rien se reprocher se retrouveront bientôt devant la justice togolaise pour répondre de crimes économiques. Reste à savoir si cette justice peu crédible saura s’élever pour dire le droit. Mais il n’y a pas que de futurs prévenus dans les recommandations.
Mécanisme d’ajustement des prix des produits pétroliers. Combien de fois n’avons-nous pas dénoncé la gestion opaque qui a de tout temps entouré cette rubrique ! Désormais, il n’en sera plus question. La gestion qui se faisait loin de l’orthodoxie financière propre à toute gestion transparente aura bientôt vécu. Voici ce que disait l’article 12 du décret 2002-029/PR datant de 2002: « Pour son fonctionnement, le comité dispose de ressources constituées par les redevances du poste « mécanisme d’ajustement » inscrites dans la structure des prix des produits pétroliers en vigueur. Elles sont gérées par dérogation faite aux principes généraux applicables en matière de comptabilité publique : un compte est ouvert à cet effet dans une banque de la place ».
A la recommandation 40, il est désormais demandé au ministre et président du CSFPPP de prendre instamment un arrêté interministériel fixant les modalités de gestion des ressources du poste « mécanisme d’ajustement ». Et la recommandation suivante vient intimer l’ordre d’ouvrir un compte de dépôt au trésor public au nom du CSFPPP pour y loger les ressources de ce poste. Pendant des années, les ressources étaient gérées selon les humeurs du président et de ses obligés. Le temps de la vache grasse semble se terminer. Désormais, il y aura un budget de fonctionnement pour les membres du CSFPPP.
Puisqu’ils étaient solidaires dans la gestion opaque des ressources de l’Etat, c’est tout aussi solidairement qu’il a été demandé à Francis Adjakly et dame Bernadette Legzim-Balouki, aujourd’hui « honorable députée » à l’Assemblée nationale, de justifier des dépenses effectuées en faveur des tiers autre que le règlement des factures des traders sur les comptes du CSFPPP ouverts à l’UTB et ECOBANK. Montant litigieux : plus de 12,721 milliards FCFA. A défaut, ils devront rembourser.
L’ancien Premier ministre n’est pas épargné dans les recommandations. A Arthème Ahoomey-Zunu, il est demandé de rendre la voiture Toyota Land-Cruizer immatriculée TG-5661-AH. L’homme ne frimera plus avec ; le temps est venu à l’Etat de récupérer son bien.
Ils sont passés où, les sceptiques comme ce député de l’UFC?
La sagesse enseigne que lorsqu’on n’a rien de plus beau que le silence à dire, il vaut mieux la fermer. Lorsque le scandale a été révélé, le député de l’UFC de l’Ogou nommé, le sieur Séna Alipui avait mis ses dix doigts au feu pour refuser de voir la réalité. « Je ne vois rien de sérieux, rien de tangible, rien de documenter (…) Je vois plutôt un règlement de compte…Au niveau de l’Assemblée ou à mon niveau, je n’ai pas matière à convoquer un ministre pour cette affaire-là », avait-il rouspété étalant ainsi son ignorance et ses tares à la face du monde. C’était en juin 2020. Le peuple qu’il dit représenter aimerait l’entendre de nouveau après le rapport de l’inspection générale des finances. Pour voir par quelles gymnastiques il tentera d’éluder l’évidence. Et dire que ce monsieur se dit député de l’opposition !Heureusement que son collègue Gerry Taama avait en ce temps pris la mesure de ce qui se passe et évoqué la possibilité de la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. Aujourd’hui, les faits lui donnent raison.
L’arracheur de dents et ministre de la Fonctio…Lire la suite sur 27 avril