*Miabe Togo Actu* : A’Salfo : Prochainement, nous ferons de sorte que le Togo soit bien representé au Femua »
Les rideaux sont tombés sur la quatorzième édition du festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) à Abidjan, dans la capitale ivoirienne. Au-delà des formations, des rencontres professionnelles, la jeunesse a eu droit à de grands concerts offerts par plusieurs artistes venus de 7 pays d’Afrique et de sa diaspora. La RDC, pays invité de cette édition a pu faire montre de l’immensité de sa culture et de sa richesse. Notre envoyé spécial présent sur le festival a pu rencontrer Salif Traoré dit A’salfo, commissaire général du Femua et lead vocal de l’emblématique groupe Magic System pour un entretien…LECTURE
Pouvez-vous dire que cette quatorzième édition a été une réussite ?
Pour moi une édition réussie est celle sur laquelle tous les artistes annoncés ont répondu présents, une édition dont la mobilisation a dépassé les attentes, une édition sur laquelle le message du thème abordé a été véritablement passé. Et cerise sur le gâteau, c’est aussi une édition sur laquelle le parrain à briller par sa présence aux côtés de la jeunesse. Je profite d’ailleurs de l’occasion pour dire merci au Premier Ministre Patrick Achi qui en plus d’avoir accepté de manière spontanée à être le parrain de l’édition 14, a tenu à faire le déplacement pour célébrer le FEMUA aux côtés des milliers de jeunes qui étaient là. Donc pour moi c’est une édition plus que réussie. Le seul hic c’est que quand vous finissez une édition réussie, cela vous donne une pression supplémentaire pour l’édition à venir. Alors nous réfléchissons déjà sur la stratégie à adopter pour que le Femua 15 soit meilleur que le 14.
Le Femua ce n’est pas seulement les concerts, c’est aussi les masters class, des formations à l’endroit de la jeunesse et aussi du social…parlez-nous en !
Le Femua est un festival citoyen qui a été créé aussi pour faciliter les rencontres entre la jeunesse et les décideurs qu’ils soient publics ou privés. Les jeunes ne viennent pas seulement pour chanter et danser. Le femua est une plateforme d’échanges où l’on débat et discute de leurs problèmes et aussi des thèmes d’actualité qui rythment leur vécu. Tout le monde sait que dans notre pays et partout ailleurs sur le continent africain, l’entrepreneuriat et l’employabilité des jeunes est un sujet d’actualité qui mine notre société. Donc il était important de rassembler les jeunes, de créer une tribune où ces jeunes pourraient débattre autour de tous les aspects de cette problématique mais surtout créer un espace de rencontres avec toutes ces grosses entreprises privées et parapubliques. Je cite pour exemple l’agence pour emploi jeunes qui avait ouvert un guichet sur le site du FEMUA pour tous les jeunes en quête d’emploi. En un mot, ce sont des opportunités que nous offrons à cette jeunesse qui a besoin d’apprendre, de se former mais aussi de saisir des opportunités d’emplois ou de prendre langue avec des structures pour de partenariats professionnels à court ou à moyen terme. C’est d’ailleurs tout ce qui a justifié le choix du thème de cette édition qui n’est autre que « l’entrepreneuriat et l’employabilité des jeunes ».
Nous remarquons qu’en plus des jeunes, les enfants ont été aussi associés au festival, à travers le Femua kids, était-il important ?
Le Femua kids a été initié depuis l’édition 8 ou 9. Il était important d’associer les enfants car nous avons compris qu’il vaut mieux passer certains messages clés aux enfants afin qu’ils grandissent avec des valeurs. Par exemple si l’enfant grandit avec des notions de cohésion nationale, de partage, de non-violence ou de l’excellence, je crois que c’est une bonne semence pour le pays et le continent au lieu de le laisser grandir d’abord avant de les lui inculquer. Le femua kids répond aussi à un autre besoin, celui de permettre aux enfants des quartiers défavorisés venus des pouponnières, des orphelinats, des centres de rééducation de venir s’amuser dans un décor meilleur que les moyens de leurs parents ne leur auraient pas permis d’avoir. Vous savez, il y a des enfants qui n’ont jamais vu un ballon gonflable ou un toboggan. Le femua leur donne la chance de le voir et de passer une journée entière de divertissement dans ce décor. Le Femua kids à un caractère éducatif, lucratif mais aussi social.
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En tant que journaliste togolais, je m’en voudrais de ne pas vous poser cette question. Je constate que le Togo (artistes) n’est pas véritablement présent sur le festival alors que ce ne sont pas les talents et les artistes de renoms qui manquent chez nous ? qu’avons-nous fait ?
C’est une très belle question mais je dirai que les togolais ont peut-être commencé par s’intéresser au Femua tardivement. Parce qu’avant Toofan qui a participé à deux reprises (ndlr : artistes découvertes sur la petite scène et quelques années après, guest star, sur la grande scène), King Papavi Mensah était le tout premier artiste togolais à être invité sur la grande scène du Femua, en guest star.
Je reconnais que depuis lors, le Togo ne soit plus représenté et que par patriotisme tu plaides pour la cause de ton pays. En même temps, reconnaissons que l’Afrique c’est 54 États et si le Togo se plaint alors qu’il a eu la chance d’être invité à 3 reprises, que diront les autres ? c’est-à-dire les pays qui n’ont jamais été invités. La difficulté du Femua c’est qu’il faut souvent alterner. Et quand un pays passe sur une édition parfois cela prend du temps pour qu’il revienne. C’est un peu le cas du Togo. Mais votre question nous emmène à revoir notre copie. Pourquoi ne pas faire du Togo, un invité d’honneur sur les éditions à venir. Cela pourrait se faire après une discussion avec les plus hautes autorités politiques et culturelles du pays. Ainsi le Togo aura l’occasion de montrer toute la richesse de sa culture au travers de ces artistes et aussi ce qu’elle regorge comme atouts et opportunités.
S’il faut parler de bilan du Femua, qu’est-ce que cela donne en chiffres ?
D’ici fin 2022, nous serons à notre neuvième école de construite avec plus de 8000 enfants qui sont passés par ces écoles Magic System. Les premières promotions sont aujourd’hui à l’université. Le Femua c’est plus de 10.000 emplois directs et indirects générés durant toutes ces éditions. C’est aussi l’impact touristique qu’il a car à travers le Femua, beaucoup ont découvert la Côte d’Ivoire dans sa richesse et dans sa diversité. Mais, à travers le FEMUA, d’autres pays ont également été découverts. Maintenant sur le plan artistique le Femua a vu défiler sur ses podiums plus de 200 grands artistes. S’il faut ajouter les artistes de la scène découverte, nous sommes approximativement à 500 artistes d’Afrique et de sa diaspora, des plus grands, aux plus jeunes. Nous n’allons pas perdre de vue l’écosystème économique et culturel qui s’est développé durant toutes ces éditions. Sur le plan social, il y a eu aussi un fort impact notamment avec des centres de san…Lire la suite sur Miabe Togo Actu